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Vente de cannettes usées : un secteur dynamique et juteux à Abidjan

Vente de cannettes usées : un secteur dynamique et juteux à Abidjan La vente de cannettes usées est un secteur dynamique et juteux à Abidjan. (Photo TNA@Honoré Sépé).
Abidjan, Côte d'Ivoire (Top News Africa) Le recyclage de l'aluminium pour la production des ustensiles de ménage a engendré un secteur d'activité, certes informel, mais dynamique et juteux pour les nombreuses femmes qui s'adonnent à la collecte des cannettes de boissons usées dans plusieurs communes d'Abidjan, la capitale économique ivoirienne.
Dame Oulaï Marcelline, la cinquantaine, divorcée, parcourt de jour comme de nuit les maquis et bars de Yopougon Niangon, où sont consommées les boissons en cannette pour les collecter en vue d'un recyclage.

Selon une étude de Fiacre Abah portant sur ’’ Recyclage des déchets métalliques et lutte contre la pauvreté à Abidjan : cas des cannettes’’, une canette jetée dans la nature met 100 à 500 ans pour disparaitre. 

D'où la nécessité de la recycler. Et  comme dame Oulaï, beaucoup de femmes font de la collecte des cannettes une activité génératrice de revenus.

''J'exerce ce métier, c'en est un (précise-t-elle) depuis une bonne dizaine d'années. Les habitués des maquis de Yopougon connaissent ma silhouette avec mes sacs pour faire le plein’’, relate-t-elle.

De fait, cette mère de quatre enfants écume ces espaces de loisir pour s'approvisionner en cannettes usées. ''Je le fais du lundi au vendredi. Et la journée de samedi est réservée à l'aplatissement des cannettes ramassées'', souligne-t-elle.

 Installée sous un hangar contigu à son domicile, elle aplatit toutes les cannettes à l'aide d'un marteau, pour les ranger dans des sacs destinés à la vente à Lokoa, un sous-quartier de Yopougon où Mamadou Traoré fait office d'acheteur grossiste.

Pourquoi aplatir les cannettes avant de les vendre ? Selon la sexagénaire, cette opération a son importance. 

''Une cannette aplatie pèse lourd qu'à l'état initial'', souligne Oulaï Marcelline indiquant que le kilogramme de canette aplati est vendu à 400 FCFA chez Mamadou Traoré qui selon elle, est le plus offrant dans la commune de Yopougon où certains acheteurs négocient jusqu'à 300 FCFA le kilogramme.

Par mois, elle dit écouler entre 400 et 700 kg de cannettes représentant un gain de 160.000 F à 280.000 FCFA. Ce qui est suffisant pour payer les charges de la maison et s'occuper de deux de ses quatre enfants en classe de 3è et 5è. 

 A l'instar de Marcelline Oulaï, Prisca Soro, étudiante à l'Université Félix Houphouët-Boigny, surprise en train de ramasser des cannettes dans un maquis aux Toits Rouges, un autre sous-quartier de la même commune, raconte qu'elle est venue à "cette activité pour s'occuper d'elle au lieu de tendre la main aux garçons".

''Je regrette que je me suis lancée dedans un peu tard. Il y a juste quatre mois. Et ce que j'ai gagné dans ce laps de temps avoisine 140.000 FCFA par mois'', souligne-t-elle indiquant sa volonté de s'y engager à fond. 

"Au début, mes camarades me moquaient mais aujourd'hui, je les dépanne avec le commerce de cannettes usées", dit-elle.

Quant au grossiste Mamadou Traoré, il dit avoir un gain net de 110 FCFA sur chaque kilogramme de cannettes vendu aux forgerons qui se chargent du recyclage en ustensiles de cuisine comme les marmites, casseroles, écumoires.

Chez l'un des forgerons où il a conduit l’équipe de l’agence de presse Top News Africa au Km 17 sur la route de Dabou dans l’ouest d’Abidjan, Konaté Ali (72 ans) au milieu de ces ustensiles fabriquées, explique qu’il retire 40% du poids de la cannette pour la fondre en vue de la production des ustensiles de ménage.

Dans un atelier, ses apprentis, pour la plupart ses enfants, font fondre dans une espèce de fourneau les cannettes de récupération en aluminium à des températures très élevé (environs 1000°C).  

‘’La cannette à faire fondre est disposée dans un récipient et déposé dans la partie supérieure du fourneau, alimenté par du bois de chauffe ou du charbon de bois pour augmenter la température’’, raconte M Konaté.

Un long processus d’alliage s’en suit pour obtenir l’ustensile voulu après la température de coulage. Ainsi, la cannette recyclée peut obtenir des marmites, casseroles vendues de 2000 FCFA à 6000 FCFA l’unité.

HS/Top News Africa

Publié le jeudi 22 août 2024

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