Cet événement qui se tient dans un contexte de résilience économique, d’instabilité sécuritaire et de transition énergétique dans la région ambitionne d’être un carrefour stratégique pour repenser le financement du développement dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
« Notre région ne pourra atteindre ses ambitions qu’au prix d’une coopération renforcée, d’un financement innovant et d’une réponse commune aux menaces sécuritaires qui freinent l’investissement et désorganisent nos chaînes de valeur », a décalré à l’ouverture des travaux, le ministre togolais de l’Économie et des finances, Essowe Georges Barcola.
Pour sa part, Serge Ekué, président de la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), a souligné que le renforcement du socle économique de l’espace UEMOA « passe nécessairement par un appui coordonné aux États et une solidarité régionale face aux multiples chocs externes et climatiques ».
Des chiffres présentant à la fois les fragilités structurelles et des opportunités dans la région ont été présentés. Il en ressort 3310 milliards FCFA de financement de la BOAD aux économies de l’UEMOA sur la période 2021 -2025 correspondante au plan Djoliba et 5,4 % de taux de croissance moyen projeté pour 2025.
Par ailleurs, 13,2 milliards de dollars sont requis pour combler le déficit énergétique dans l’espace UEMOA où 39 % des unités économiques sont encore informelles ou en voie de régularisation.
Dans la région, 17 % de la population est touchée par une insécurité alimentaire modérée à sévère, là où l’inflation est contenue à 3,5 % en 2024, contre 6,29 % en 2023.
Avec 66 % de la population âgée de moins de 25 ans, l’UEMOA doit aussi faire face au défi du plein emploi des jeunes, tout en adaptant ses politiques à l’impératif climatique, qui expose déjà 130 millions de personnes à des vulnérabilités environnementales.
L’énergie, vecteur de transformation
L’un des enjeux centraux de cette édition est le financement de la transition énergétique. Selon Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et économiste, présent aux travaux, « le déficit énergétique ne peut être résorbé que par une réponse concertée des acteurs financiers, en particulier des banques de développement, qui doivent jouer un rôle catalyseur. »
Ce message intervient alors que la BOAD positionne l’énergie non plus comme un secteur vertical, mais comme un levier transversal de développement, de transformation agricole, de compétitivité industrielle et d’intégration régionale.
Une plateforme pour penser collectif
Sous l’impulsion de la BOAD et du gouvernement togolais, ces journées entendent redéfinir les paradigmes du financement du développement. « La meilleure façon de penser le développement, c’est de le construire ensemble », a conclu Serge Ekué, appelant à une plus grande implication des acteurs privés et des partenaires techniques dans la structuration des projets stratégiques de la région.
En affirmant sa volonté d’instaurer ce rendez-vous comme un temps fort annuel, la BOAD ambitionne de faire des Développement Days un moteur de réflexion, mais aussi d’action, pour une Afrique de l’Ouest plus résiliente, connectée et solidaire.
KI/Top News Africa
Publié le vendredi 13 juin 2025