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Le HCR annonce 12,7 millions de personnes déplacées de force en Afrique de l’Ouest et du Centre

Le HCR annonce 12,7 millions de personnes déplacées de force en Afrique de l’Ouest et du Centre Le HCR a annoncé 12,7 millions de personnes déplacées de force en Afrique de l’Ouest et du Centre, dans un communiqué daté du jeudi 12 juin 2025.
Dakar, Sénégal (Top News Africa) Le nombre de personnes déplacées de force ou apatrides en Afrique de l’Ouest et du Centre a atteint un niveau record de 12,7 millions, soit une hausse de 48 % depuis 2020.
Parmi elles figurent 8,2 millions de personnes déplacées internes, 2,9 millions de réfugiés et demandeurs d’asile, ainsi que près d’un million de personnes apatrides, selon les dernières données publiées par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Ces chiffres confirment que l’Afrique de l’Ouest et du Centre demeure une région marquée par les déplacements, avec des crises qui se chevauchent au Soudan, dans le Sahel central et dans le bassin du lac Tchad, provoquant des mouvements de population continus. 

Rien qu’au premier trimestre 2025, plus de 1,1 million de personnes ont été nouvellement déplacées, principalement en raison du conflit en cours au Soudan, rapporte un communiqué du HCR reçu à l’agence de presse Top News Africa ce vendredi 13 juin 2025. 

« Les déplacements dans cette région ne cessent de s’aggraver, tout en évoluant », a déclaré Abdouraouf Gnon-Kondé, Directeur du Bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. 

« Du conflit aux chocs climatiques, les risques de protection augmentent — en particulier pour les femmes et les enfants, qui représentent 80 % des personnes déplacées. Mais les données soulignent aussi des solutions : de plus en plus de personnes rentrent chez elles lorsque les conditions le permettent. Il est crucial de renforcer ces dynamiques positives. », explique-t-il. 

Les retours progressent malgré des risques persistants

Malgré la complexité du contexte, les retours des personnes déplacées internes (PDIs) progressent plus rapidement que ceux des réfugiés. 

En avril 2025, près de 194 200 de PDIs étaient rentrées au Mali et 64 700 en République Centrafricaine (RCA), représentant les deux mouvements de retour les plus importants dans la région. 

En comparaison, 11 000 réfugiés sont rentrés dans des pays comme le Nigéria, la RCA ou le Mali sur la même période.

Le HCR continue de collaborer avec les gouvernements pour renforcer les cadres juridiques permettant le retour volontaire. 

Dans le cadre de la Déclaration de Yaoundé et de sa plateforme régionale, jusqu’à 300 000 retours de réfugiés en RCA sont envisagés d’ici 2028, dont 40 000 prévus en 2025 depuis le Cameroun et la République Démocratique du Congo.

Le Tchad reste l’épicentre de la crise des réfugiés

Près de la moitié des réfugiés de la région sont accueillis au Tchad, y compris plus de 779 500 Soudanais arrivés depuis avril 2023. De nouvelles arrivées sont attendues cette année, exerçant une pression importante sur les ressources humanitaires et locales. 

Le Cameroun et la République Centrafricaine accueillent également des réfugiés en provenance du Soudan et de la RCA, respectivement.

Les déplacements internes alimentés par la violence et les chocs climatiques

Le Nigéria, le Burkina Faso et le Cameroun concentrent à eux seuls plus de 80 % des PDIs de la région. Les violences armées, les inondations et l’insécurité alimentaire chronique continuent d’arracher les communautés à leurs foyers et de limiter l’accès humanitaire. 

Les données de suivi de la protection du Projet 21 révèlent que les déplacements, les restrictions de mouvement et l’insécurité alimentaire se recoupent, aggravant les risques de protection et limitant l’accès aux services essentiels, notamment l’éducation, les soins de santé et les documents d’état civil.

Tendances migratoires et défis de protection

L’Afrique de l’Ouest et du Centre reste une région de transit majeure vers l’Afrique du Nord et l’Europe. Bien que les arrivées irrégulières aux îles Canaries aient diminué de 34 % début 2025 par rapport à la même période en 2024, des risques graves persistent le long des routes de l’Atlantique ouest et de la Méditerranée centrale, notamment la traite, les abus et les naufrages.

 Entre janvier et mars 2025, 10 500 personnes sont arrivées aux Canaries, les Maliens représentant le groupe le plus important.

Selon Eurostat, plus de 10 000 Maliens ont demandé l’asile en Europe en 2024, la majorité par cette route, invoquant le conflit et l’insécurité comme principales causes de leur déplacement.

L’Approche basée sur les itinéraires, mise en œuvre au Mali, au Sénégal et en Mauritanie, vise à répondre à ces besoins en renforçant les systèmes d’asile, l’accès à la protection et des alternatives sûres le long de ce corridor. 

Pour renforcer cette réponse, le HCR et l’OIM étendent cette approche au Niger, au Tchad et au Mali. En 2024, cela comprenait le suivi aux frontières, les référencements communautaires, le soutien à l’asile, et l’accès à des bourses universitaires pour 1 370 jeunes réfugiés.

Réinstallation et financement sous pression

Bien que les départs pour réinstallation aient augmenté de 34 % en 2024 (4 000 personnes), ces progrès sont désormais menacés. Le quota régional de réinstallation a été réduit de 64 % en 2025. 

De manière générale, le budget régional du HCR a été divisé par deux entre 2024 et 2025, obligeant à prioriser l’assistance vitale.

Une réponse ciblée et ancrée dans la région est nécessaire

Comme le souligne le Rapport mondial du HCR sur les tendances, la grande majorité des personnes déplacées de force restent dans leur région ou leur pays d’origine. Cela s’applique particulièrement à l’Afrique de l’Ouest et du Centre. 

Cela renforce la nécessité de stabiliser les communautés, de favoriser des solutions locales et de promouvoir des réponses durables pour renforcer l’autonomie, des priorités qui guident l’approche stratégique du HCR dans la région.

« Nous demandons à la communauté internationale de rester engagée », a déclaré Gnon-Kondé. « Cette région est à un tournant. Avec le bon soutien, nous pouvons consolider les progrès accomplis et aider les personnes déracinées à retrouver leur dignité et à reconstruire leur vie. »

KI/Top News Africa

Publié le vendredi 13 juin 2025

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