Organisé sous forme de Petit-déjeuner de presse, cet événement marque l’ouverture d’une campagne prévue du 12 au 24 mai 2025 pour alerter l’opinion publique sur une réalité encore trop méconnue, malgré ses ravages : la fistule obstétricale, également appelée « maladie de la honte ».
La fistule obstétricale résulte généralement d’un accouchement prolongé et non assisté. Elle se manifeste par des fuites urinaires et/ou fécales incontrôlables, provoquant rejet, isolement et grande détresse psychologique pour les femmes qui en souffrent. En Côte d’Ivoire, plus de 74 000 femmes vivent actuellement avec cette pathologie, selon l’Enquête démographique et de santé de 2021.
« La fistule obstétricale est l’une des blessures les plus injustes que puisse subir une femme. Elle est la conséquence directe d’un accès insuffisant à des soins de santé de qualité lors de l’accouchement, et elle enferme des milliers de femmes et de filles dans la souffrance, l’exclusion sociale et l’oubli », a déclaré Dr Honoré Kouamé, représentante du ministère de la femme, de la famille et de l’enfant.
Tout en rappelant que la fistule obstétricale ne relève pas seulement du domaine médical, elle a expliqué que « la fistule est une violation flagrante des droits humains. Elle est une douloureuse expression des inégalités de genre, aggravées par les mariages précoces, l’excision, les accouchements non médicalisés et la violence basée sur le genre. C’est une injustice qui brise des vies. »
Dr Honoré Kouamé a aussi insisté sur la nécessité d’une approche holistique, combinant prévention, prise en charge médicale, réinsertion économique et sensibilisation communautaire.
Dans son discours, Mme Cécile Compaoré Zoungrana, Représentante Résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire a souligné l’ampleur du problème, le qualifiant de drame évitable, mais persistant.
« La fistule obstétricale est l’une des blessures les plus injustes que puisse subir une femme. Elle est la conséquence directe d’un accès insuffisant à des soins de santé de qualité lors de l’accouchement, et elle enferme des milliers de femmes et de filles dans la souffrance, l’exclusion sociale et l’oubli. », a souligné Mme Zoungrana.
Elle a également mis en avant les résultats encourageants obtenus grâce à une mobilisation nationale et internationale.
« Depuis 2012, grâce aux efforts conjoints du Gouvernement ivoirien, de l’UNFPA, de KOICA et de plusieurs partenaires, plus de 4 400 femmes ont retrouvé leur dignité à travers des interventions chirurgicales réussies, et plus de 2 200 ont pu être réinsérées dans la société. » s’est-elle félicitée.
Auparavant, M. Sindou Cissé, président de la Mutuelle générale des agents des médias privés de Côte d’Ivoire (MS-Médias) a lancé un appel aux journalistes.
« Chers partenaires des médias, votre rôle est crucial. Vous êtes les premiers alliés de ce combat. Par vos reportages, vos articles, vos témoignages, vous pouvez briser le mur du silence et redonner espoir aux femmes qui vivent dans l’ombre de cette injustice. Chaque mot publié est une voix pour celles qui n’en ont plus. », a-t-il dit.
L’objectif est clair pour la MS-Médias qui est engagée dans ce combat contre la fistule. Il s’agit de mobiliser au moins 50 organes de presse, produire plus de 50 articles ou émissions de qualité et structurer un réseau de journalistes engagés pour accompagner cette campagne.
Mais les organisateurs de cette campagne reconnaissent qu’il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer totalement cette pathologie d’ici 2030.
BC/Top News Africa
Publié le mardi 13 mai 2025