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L’Afrique subsaharienne reste le cœur battant de l’exploitation infantile

L’Afrique subsaharienne reste le cœur battant de l’exploitation infantile L’Afrique subsaharienne reste le cœur battant de l’exploitation infantile.
Abidjan, Côte d’Ivoire (Top News Africa) En 2025, l’Afrique subsaharienne reste le cœur battant du travail des enfants, une tragédie silencieuse.
Alors que la communauté internationale s’était engagée à éradiquer ce fléau d’ici 2025, les dernières données publiées par l’Organisation internationale du Travail (OIT) révèlent une réalité implacable. 

Sur les 138 millions d’enfants astreints au travail dans le monde, près de 87 millions vivent en Afrique subsaharienne, soit environ deux tiers du total mondial. Ce chiffre est d’autant plus alarmant que, malgré une légère baisse de la prévalence passée de 23,9 % en 2020 à 21,5 % en 2024, le nombre absolu d’enfantsconcernés reste stable, neutralisé par une croissance démographique galopante.

Le continent africain, en particulier sa région subsaharienne, demeure la zone la plus touchée par le travail des enfants. L’agriculture reste de loin le principal secteur impliqué, concentrant à elle seule environ 80 % des enfants travailleurs. 

Dès l’âge de 5 ans, des millions de garçons et de filles sont envoyés dans les champs, souvent pour aider à la survie économique de leurs familles. 

À cela s’ajoutent les mines artisanales, le travail domestique ou encore les petits commerces urbains, qui absorbent une part importante de cette main-d’œuvre infantile invisible, mais essentielle aux économies informelles.

Plus inquiétant encore, 30 millions d’enfants africains effectuent des travaux considérés comme dangereux par les normes internationales, exposant leur santé physique et mentale à des risques élevés. 

Ce sont des tâches qui incluent la manipulation de produits chimiques, le port de charges lourdes, ou encore des horaires de travail excessifs. Ces enfants paient un lourd tribut à une pauvreté systémique qui les prive, dans de nombreux cas, de leur droit fondamental à l’éducation. 

En Afrique subsaharienne, 31 % des enfants astreints au travail ne vont pas à l’école. Cette déscolarisation précoce alimente un cercle vicieux où la pauvreté engendre le travail des enfants, et où ce travail empêche toute perspective d’émancipation.

L’OIT estime que si des progrès mondiaux ont été enregistrés depuis 2000, avec une baisse de plus de 100 millions d’enfants travailleurs à l’échelle planétaire, le rythme reste insuffisant pour atteindre les objectifs fixés. 

Pour espérer éliminer totalement le travail des enfants à l’horizon 2030, il faudrait que les efforts soient multipliés par 11. Pour l’Afrique, les solutions passent par des politiques structurelles : renforcer l’accès gratuit et obligatoire à une éducation de qualité, élargir la couverture de la protection sociale pour les familles vulnérables, intégrer la lutte contre le travail des enfants dans les politiques économiques nationales et enfin faire respecter strictement les lois existantes, y compris dans les zones rurales et les chaînes d’approvisionnement informelles.

Tant que des millions d’enfants africains continueront de sacrifier leur enfance pour survivre, la promesse d’un développement durable et équitable restera hors de portée. 

Le combat contre le travail des enfants en Afrique est une urgence humanitaire, un enjeu de justice sociale et un impératif pour l’avenir du continent.

BC/Top News Africa

Publié le mercredi 11 juin 2025

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