Invité de l’émission de débat à grande audience, NCI 360, animée par le journaliste Ali Diarrassouba sur la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI), le magistrat hors hiérarchie a annoncé une riposte judiciaire ferme contre la multiplication de propos haineux, racistes et xénophobes sur les réseaux sociaux et lors des manifestations publiques.
« Depuis quelques temps, nous constatons sur les réseaux sociaux des dérives langagières de façon grave qui portent atteinte à l’ordre public, qui portent atteinte à la sécurité nationale, qui portent atteinte aux droits d’autrui. Ces dérives ou les auteurs de ces propos s’expriment en disant que c’est sur le fondement de la liberté d’expression », a expliqué Oumar Braman Koné.
Poursuivant, il a rappelé que la liberté d’expression, consacrée par l’article 19 de la Constitution ivoirienne de 2016, s’exerce dans le respect de la loi, des droits d’autrui, de la sécurité nationale et de l’ordre public.
« Il y a de cela quasiment 24 heures, il y a eu une marche en Côte d’Ivoire, particulièrement à Abidjan. Nous avons suivi cette marche. Nous avons vu sur les réseaux sociaux des propos haineux, racistes, xénophobes qui ont été distillés durant tout le parcours de cette marche », a souligné le procureur de la République.
Mais, a-t-il ajouté, « en ma qualité de procureur de la République qui est le garant de l’ordre public, il m’appartient de ne pas laisser ces genres d’occasion », face à la gravité des propos tenus et devant lesquels, « le parquet ne peut pas rester muet ».
« Toutes les personnes qui vont être identifiées à travers les différentes vidéos, il appartient au procureur de la République de les faire rechercher, les interpeler, les faire conduire par devant lui et les faire juger et veiller à ce que la peine qui va être prononcée soit exécutée », a prévenu Oumar Braman Koné, ajoutant que «c’est ça aussi la mission du procureur de la République ».
« Aujourd’hui avec le thème que nous venons d’aborder, il appartient pour moi de siffler la fin de la récréation. Pour dire que nous sommes arrivés à un stade où il faut mettre fin à ces dérives langagières qui ne cessent de troubler l’ordre public, qui ne cessent de mettre en mal la cohésion sociale », a-t-il soutenu.
En outre, le procureur de la République a rassuré que son rôle ne se limite pas à poursuivre et faire exécuter les peines, mais inclut aussi une mission de prévention, d’information et de sensibilisation.
Il a également martelé que toute personne diffusant de fausses informations ou tenant des propos haineux sera poursuivie, quel que soit son bord politique.
Deux figures publiques, l’une réputée proche du pouvoir et l’autre de l’opposition, ont récemment été épinglées pour dérives verbales en ligne. Pour le procureur de la République, le discours de haine n’a pas sa place dans l’espace public ivoirien.
BC/Top News Africa
Publié le lundi 11 août 2025