Reportée une première fois, l’audience a finalement eu lieu dans une salle sous tension, où chaque camp a défendu sa position avec vigueur. Le délibéré est attendu pour le 22 mai prochain.
Valérie Yapo, militante de longue date du PDCI-RDA, conteste la régularité du processus électoral ayant porté Tidjane Thiam à la tête du parti en décembre 2023. Elle estime que ses prises de position critiques à l’égard du nouveau président ont conduit à sa mise à l’écart.
« Sans mon recours à la justice, j’aurais été exclue du parti. Ils veulent me faire taire parce que je dénonce les dérives de M. Thiam », a-t-elle lancé après l’audience, dénonçant ce qu’elle qualifie de harcèlement politique.
Son avocat, Me Alain Bokola, a demandé l’annulation de la sanction disciplinaire temporaire qui lui avait été infligée, et a sollicité un franc symbolique pour réparer l’atteinte portée à sa réputation.
La défense de Tidjane Thiam, représentée par Me Suy Bi, a répliqué en remettant en cause la capacité juridique de Mme Yapo à intenter cette action. Il a rappelé que la sanction dont elle fait état a déjà été levée, rendant selon lui la procédure caduque.
Il a également souligné que certaines actions, notamment celles liées à la nationalité, relèvent exclusivement de la compétence du procureur de la République.
Un autre point a été soulevé par Me Dadié, un second avocat du camp Thiam. Il s’agit de l’interrogation persistante autour de la nationalité de son client. Selon lui, Tidjane Thiam aurait été naturalisé à son insu, n’en ayant été informé que deux semaines après la procédure.
Pour Me Bokola, au-delà des questions de forme, c’est le préjudice moral subi par sa cliente qui doit être réparé. « Quand une décision est annulée, cela implique réparation pour le tort causé. », a-t-il soutenu.
Le Tribunal tranchera dans une semaine, dans une affaire qui illustre les fractures profondes au sein du PDCI-RDA.
BC/Top News Africa
Publié le jeudi 15 mai 2025