Ce geste fort consacre le début de la réhabilitation d’un linéaire de 150 km de frontière, à partir de la borne historique BP55, dans le cadre du Traité d’abornement signé il y a un siècle par les puissances coloniales.
Présent sur les lieux au nom du Premier ministre ivoirien, le Secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire (CNF-CI), Diakalidia Konaté, a salué un “acte fondateur”, porteur d’une volonté commune de transformer les frontières en zones de paix et de développement.
“Nous ne faisons pas que redessiner une limite, nous affirmons ensemble que ces espaces doivent être mieux gouvernés, sécurisés et porteurs d’opportunités pour les communautés riveraines”, a-t-il déclaré.
Les bornes, pour la plupart endommagées par le temps, seront progressivement remplacées, avec des coordonnées géographiques réaffirmées conformément aux repères de 1923. Cette opération vise à prévenir les différends et renforcer la visibilité de la ligne frontière, tout en favorisant une coopération pragmatique entre les deux États.
L’initiative s’inscrit également dans le cadre du Programme frontière de l’Union africaine (PFUA), lancé en 2007 pour promouvoir la paix et la sécurité dans les zones frontalières du continent.
Présent à Newtown, Dr Sunday Okello, représentant de l’UA, a salué “un moment historique” et encouragé l’implication active des populations dans les activités de démarcation.
“La frontière ne doit plus être perçue comme une ligne de séparation, mais comme un pont entre des peuples”, a-t-il souligné, appelant à la prorogation du PFUA, qui arrive bientôt à terme.
Le soutien technique et financier de la coopération allemande (GIZ) a également été réaffirmé par son représentant, Saïd Yacine, qui a réitéré l’engagement de l’Allemagne à renforcer les capacités des structures de gouvernance frontalière.
Le directeur de cabinet du ministre de la Région de l’Ouest du Ghana, Seven Kwassi, a appelé à une collaboration renforcée entre les deux pays pour prévenir les risques d’instabilité, de trafic illicite et d’influence de groupes extrémistes.
“Les zones frontalières délaissées deviennent des terrains fertiles pour les réseaux criminels ou terroristes. Il nous faut investir dans le développement et la présence étatique”, a-t-il mis en garde.
Dans cette perspective, la pose de la première borne d’abornement apparaît comme bien plus qu’un acte technique , elle symbolise une gouvernance frontalière repensée, inclusive, et résolument tournée vers la stabilité des sous-régions ouest-africaines.
BC/Top News Africa
Publié le jeudi 31 juillet 2025